GMC GSC logo
Previous Home Next
Canada flag English

Carte géologique du Canada (CD-ROM)
Carte D1860A

Au sujet de la géologie du Canada

La nouvelle Carte géologique du Canada est la plus récente édition produite par la Commission géologique du Canada. La dernière édition remonte à 1969 (Douglas, 1969).

Conception de la carte

La carte montre les formations du substratum rocheux, à la surface ou à proximité, sur le fond océanique au-dessus de la croûte continentale formant la masse continentale canadienne et la croûte océanique entourant la masse continentale. Les unités du substratum rocheux sont regroupées et colorées selon l'âge géologique et la composition. Les couleurs des unités marines et de la croûte océanique sont d'un ton plus pâle que celui des unités terrestres et elles sont plus générales, bien que les unités constituantes sous-marines soient faciles à discerner grâce à leurs limites en tireté. Ce codage en couleur, de même que l'emploi d'un liséré en blanc, le long du littoral, permet de distinguer facilement le trait de côte tout en montrant la majestueuse architecture géologique de la masse continentale du Canada.

La carte montre également les grandes failles de la croûte terrestre, tant à terre qu'en mer, ainsi que diverses caractéristiques géologiques spéciales telles que les pipes kimberlitiques, localement diamantifères, les structures d'impact, que l'on soupçonne avoir été causées par des météorites, de même que les centres actifs et inactifs d'expansion dans les océans limitrophes.


Compilation de la carte

La carte a été compilée à partir de données et de rapports publiés et inédits de la Commission géologique du Canada, des services de levés géologiques des provinces, des divisions de la géologie du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest du ministère fédéral des Affaires indiennes et du Nord canadien. Certaines parties des États-Unis s'inspirent de cartes de la United States Geological Survey. La carte est plus complexe que celle de 1969, en raison de l'achèvement de la cartographie de reconnaissance du Canada, faite par hélicoptère, en 1978, et de la cartographie géologique plus détaillée, effectuée dernièrement par la CGC et ses homologues des provinces, la plus grande partie en vertu d'ententes fédérales-provinciales sur l'exploitation minérale et du Programme national de cartographie géoscientifique (CARTNAT). On s'est également servi de données des vastes levés gravimétriques de l'ancienne Direction de la physique du globe, qui fait maintenant partie de la CGC, et de levés aéromagnétiques. La qualité et la précision de la carte ont profité des méthodes améliorées de datation des unités géologiques, particulièrement des avancées de la micropaléontologie (conodontes et radiolaires) ainsi que des méthodes de radiodatation par les isotopes de l'uranium et du plomb. Globalement, la nouvelle carte résulte de la description et de la corrélation plus précises des formations géologiques et de la compréhension meilleure de leurs rapports naturels. De même, les vastes travaux effectués depuis 1969 par la CGC dans les géosciences marines permettent d'élargir le domaine de la géologie terrestre aux Grands Lacs et aux secteurs extracôtiers de même que de montrer l'âge, la structure et la répartition de la croûte océanique limitrophe du Canada.

L'architecture géologique du Canada

L'agencement des éléments géologiques du Canada est le résultat de la convergence, de la collision et de la séparation de fragments continentaux et océaniques survenues à différentes époques pendant les quatre derniers milliards d'années. L'architecture géologique du Canada se caractérise par sa fondation centrale - le bouclier précambrien - la plus vaste étendue de roches archéennes (> 2,5 milliards d'années) dans le monde où l'on trouve les plus anciennes roches de la Terre âgées de 4,0 milliards d'années. Le bouclier compte plusieurs fragments archéens de roches granitiques et de gneiss unis par des ceintures volcaniques sinueuses de roches vertes et de grandes étendues de roches sédimentaires. Les orogènes divisant les fragments archéens, comme ceux flanquant la Province du lac Supérieur ou la Province des Esclaves, contiennent des roches paléoprotérozoïques plus récentes (de 2,5 à 1,6 milliards d'années) représentant des dépôts continentaux, océaniques et de collision ainsi que des fragments étrangers ou exotiques. Si le bouclier précambrien était en grande partie consolidé à la fin du Paléoprotérozoïque (ce qu'on appelle la Laurentie), sa portion sud-est (la Province de Grenville) ne s'est stabilisée qu'il y a environ un milliard d'années. L'ajout de gneiss et de roches granitiques mésoprotérozoïques (de 1,6 à 1,0 milliard d'années) ou plus anciens à la Laurentie dans l'orogène de Grenville complète la mise en place du bouclier précambrien.

Trois zones déformées plus jeunes, surtout composées de roches phanérozoïques (> 545 millions d'années), entourent le bouclier. Dans la zone appalachienne, au sud-est, s'étendent de larges fragments continentaux et océaniques qui étaient attachés au protocontinent nord-américain au Paléozoïque précoce et moyen, il y a environ 475 et 375 millions d'années respectivement. Il en est de même de la Cordillère de l'Ouest canadien où de grandes zones de fragments continentaux et océaniques se sont ajoutées au protocontinent nord-américain pendant le Mésozoïque, à différentes époques durant les 180 derniers millions d'années. En revanche, dans la zone innuitienne de l'archipel Arctique, seul un petit fragment étranger s'est fixé durant le Paléozoïque moyen il y a environ 400 millions d'années. Plus tard, après la déformation de ces zones, s'y sont formés de vastes bassins moins déformés de roches sédimentaires dans les zones appalachienne et innuitienne et des roches volcaniques dans la Cordillère.

De grands pans du bouclier précambrien ont été recouverts d'un mince placage de roches sédimentaires non déformées qui, sauf dans le Bassin de l'Ouest du Canada à l'est de la Cordillère, sont principalement datées au Paléozoïque précoce. Par endroits, là où les roches paléozoïques reposent sous des strates crétacées, ils forment des bassins, comme dans la baie d'Hudson, et des cuvettes limitées par des failles à l'intérieur et près du détroit d'Hudson et au nord de l'île de Baffin, liés au rifting et à l'ouverture de la mer du Labrador et de la baie de Baffin. L'expansion de la croûte et l'ouverture de l'océan, à l'est de la marge continentale passive de l'est, ont cessé à l'ouest du Groenland au Cénozoïque précoce, voilà près de 40 millions d'années, mais cette expansion se poursuit encore au milieu de l'océan Atlantique.

Un biseau de sédiments mésozoïques et cénozoïques s'épaississant vers l'ouest s'est déposé dans le Bassin de l'Ouest du Canada. Ces sédiments provenaient des sources élevées dans les montagnes de la Cordillère orientale ancestrale pendant sa déformation.

La marge du Pacifique au Canada est active, contrairement à la marge passive de l'Atlantique. Le continent nord-américain glisse au-dessus de la croûte du Pacifique, déclenchant des séismes, pour la plupart au large des côtes, et des éruptions volcaniques dans la Cordillère occidentale.


Utilisations de la carte

La Carte géologique du Canada trouvera de nombreux emplois. C'est un moyen didactique indispensable à l'enseignement de la géologie du Canada. Elle servira aussi de modèle à d'autres cartes thématiques nationales, par exemple une carte tectonique décrivant les motifs structuraux et les structures géologiques connexes (failles et plis) dont l'assemblage a constitué la masse continentale du Canada, et une carte métallogénique montrant la répartition et la nature des gîtes minéraux et leurs liens génétiques avec les formations géologiques hôtes. La nouvelle Carte géologique du Canada est également l'étalon de référence auquel peuvent être comparées et à partir duquel peuvent être interprétées d'autres cartes et bases de données nationales, par exemple la carte gravimétrique, la carte des anomalies magnétiques, la carte de la séismicité (risque de tremblements de terre) et divers types de cartes de la géochimie régionale.

La version numérique de la nouvelle Carte géologique du Canada nous plonge dans un nouveau monde de connaissances sur le Canada et sur l'immense richesse et le potentiel que recèlent ses régions continentales et extracôtières. Non seulement donne-t-elle la possibilité d'étudier les structures géologiques et les liens qui existent entre elles à l'échelle de la masse continentale du Canada, mais elle jette également les fondations de la base nationale d'informations géoscientifiques numérique.

J.O. Wheeler
Novembre 1996


Accueil Licence Au sujet Fichiers Données Notes Références Mentions Exemples