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Dans la mesure du possible, des couleurs différentes de celles utilisées pour les unités du Phanérozoïque ont été employées pour celles du Précambrien: violet et lavande pour les roches supracrustales du Paléoprotérozoïque; vert jaunâtre pour une unité du Paléoprotérozoïque-Mésoprotérozoïque; teintes orangées pour les unités du Mésoprotérozoïque; et tons de brun pour celles du Néoprotérozoïque. Certaines couleurs ont cependant été répétées. Des tons de rose sont associés aux roches plutoniques de l'Archéen qui dominent dans le Bouclier canadien mais, en général, ils sont plus pâles que ceux utilisés pour les unités granitoïdes du Paléozoïque. Le gris a été employé de nouveau pour la représentation des unités de roches sédimentaires et de paragneiss de l'Archéen, mais les tons de vert figurant les ceintures de roches vertes de l'Archéen sont différents de ceux utilisés pour représenter les unités du Mésozoïque. L'emploi répété d'une couleur le plus évident est celui des rouges vifs pour figurer les unités granitoïdes tant du Mésozoïque que du Paléoprotérozoïque. Dans le dernier cas, l'emploi des rouges vifs est important afin de bien faire ressortir la répartition de l'activité magmatique associée aux zones de convergence du Paléoprotérozoïque, le long desquelles se sont assemblés les divers constituants du Bouclier canadien comme on peut les observer aujourd'hui, à l'exception de la Province de Grenville (Hoffman, 1989).
Les calottes glaciaires ne sont représentées qu'en quelques endroits, comme dans l'île de Baffin et dans l'est de l'archipel Arctique. Ailleurs, les champs de glace ont été omis, car ils empêchent de voir clairement la géologie du substratum rocheux.
Au large des limites de la croûte continentale, la géologie du domaine extracôtier est représentée par l'âge de la croûte océanique plutôt que par celle de la couverture sédimentaire, même si quelques isopaques ont été tracées afin d'indiquer l'épaisseur de la couverture sédimentaire (Tucholke, 1986; Jackson et Oakey, 1988). Le but visé est de mettre en évidence l'agencement des plaques tectoniques dans les océans entourant le Canada, de façon à faire ressortir les contrastes entre, d'un côté, la marge du Pacifique formée de limites de convergence et de transformation et, de l'autre, les marges passives de l'Atlantique Nord et de l'Arctique qui résultent de l'ouverture d'un océan et de la production de croûte océanique (accrétion océanique).
Le rifting par lequel l'Amérique du Nord et l'Afrique se sont séparées a débuté au Trias tardif et a entraîné la formation d'une marge de divergence au large de la Nouvelle-Écosse et d'une marge de transformation au sud des Grands Bancs. L'expansion des fonds océaniques s'est par la suite manifestée par la formation de croûte océanique au Jurassique et au Crétacé au sud des Grands Bancs (Keen et al., 1990). L'étirement et la distension de la croûte entre l'Amérique du Nord et le Groenland a commencé au Crétacé précoce; ce processus a été accompagné de la formation de fossés tectoniques, dont certains contiennent des sédiments crétacés dans la région de la mer du Labrador et de la baie de Baffin (Balkwill et al., 1990). L'expansion des fonds océaniques dans la mer du Labrador a débuté au Crétacé tardif suivant un axe est-nord-est qui a adopté par la suite une direction nord-nord-est à l'Éocène précoce. L'expansion des fonds océaniques dans la baie de Baffin s'est probablement amorcée au Crétacé terminal ou au Paléocène, mais elle a pris fin à l'Éocène tardif, tant dans la baie de Baffin que dans la mer du Labrador (Roest et Srivastava, 1989). Par ailleurs, l'expansion des fonds océaniques s'est poursuivie durant le Crétacé et le Cénozoïque dans l'Atlantique Nord, où la dorsale médio-atlantique continue d'être un centre d'expansion actif.
La marge du Pacifique dont l'origine remonte dans le temps jusqu'au Néogène est de son côté de nature complexe et variée. À l'ouest de l'île de Vancouver, il existe actuellement une limite de convergence là où les plaques Juan de Fuca et Explorer, dont les limites occidentales correspondent à des dorsales actives, sont entraînées dans un mouvement de subduction sous la plaque nord-américaine. La subduction est révélée par le front de déformation au large des côtes à la bordure frontale d'un prisme d'accrétion dont la portion méridionale émerge sur la presqu'île Olympic, au sud de l'île de Vancouver. Elle l'est en outre par les chaînes de centres volcaniques calco-alcalins du Néogène et de temps plus récents dans le Domaine côtier et par les abondantes laves mafiques d'arrière-arc corrélatives situées plus à l'est (Wheeler et McFeely, 1991).
Une marge occupée dans sa majeure partie par une faille transformante s'étend d'un point situé à l'ouest des îles de la Reine-Charlotte jusqu'au terrane de Yakutat qui se situe sous les eaux du golfe d'Alaska. Le long de ce segment, la plaque pacifique continue de se déplacer vers le nord par rapport à l'Amérique du Nord, par l'intermédiaire de failles de coulissage à décrochement dextre.
Au nord du terrane de Yakutat, la marge du Pacifique redevient une marge de convergence là où la Cordillère s'enligne vers l'ouest, en périphérie du golfe d'Alaska. Durant le Néogène et le Quaternaire, le terrane de Yakutat a été transporté vers le nord par la plaque pacifique et a été en partie entraîné par subduction sous la partie méridionale de l'Alaska. Il y a eu surrection rapide des chaînes montagneuses bordant le golfe d'Alaska, un soulèvement qui a été accompagné d'une activité magmatique et volcanique de caractère calco-alcalin (Plafker et al., 1994).
Pour illustrer la répartition des évaporites dans les strates du Mésoprotérozoïque et du Néoprotérozoïque de la boutonnière de Minto, dans l'île Victoria, ainsi que dans la partie sud de la boutonnière de Brock, au nord du Grand lac de l'Ours, des poncifs ont également été utilisés. Des poncifs servent aussi à mettre en évidence les évaporites, les roches carbonatées et les shales du Dévonien situés à proximité du Grand lac des Esclaves.
Ailleurs, seules des lettres ont été utilisées pour désigner des types spéciaux de roches sédimentaires, comme les marbres du Mésoprotérozoïque dans le sud-ouest de la Province de Grenville au nord et au sud d'Ottawa, les conglomérats et les grès du Paléoprotérozoïque à l'ouest et au nord de la baie d'Hudson, ainsi que les mélanges dans les orogènes des Appalaches et de la Cordillère.
Les roches volcaniques sont généralement représentées par des tons plus foncés que ceux utilisés pour les assemblages sédimentaires équivalents. Leur composition est indiquée au moyen de lettres. La composition des roches intrusives est aussi indiquée par des lettres. Les unités de mélange ultramafique sont représentées à l'aide de la même couleur que les roches intrusives ultramafiques et sont incluses avec elles dans la légende. Ce regroupement se justifie par le fait que les mélanges représentent les produits d'érosion proximaux de roches ultramafiques océaniques et qu'ils sont, par conséquent, importants pour tracer la bordure frontale des terranes océaniques accrétés.
Les roches métamorphiques sont surtout abondantes dans le Bouclier canadien. Au sein de celui-ci, les roches résultant d'un métamorphisme d'intensité moyenne (faciès des amphibolites supérieur), qui remontent principalement à l'Archéen, sont désignées par la lettre 'n' et, dans le cas des roches supracrustales, par des lettres additionnelles dénotant leur composition. Les régions occupées par des roches du faciès des granulites sont figurées par un poncif à tirets. Les roches du Phanérozoïque résultant d'un métamorphisme au faciès des amphibolites supérieur sont représentées par un pointillé noir. Elles sont surtout abondantes sur la côte ouest de l'île de Vancouver, dans les domaines côtier et d'Omineca de la Cordillère et dans la Zone de Gander dans le centre est de Terre-Neuve. Dans le Domaine côtier, les roches métamorphiques, dont les protolites sont d'âge incertain, sont figurées en violet et identifiées par les lettres 'n' et 'gn'.
Certains aspects des entités géologiques du domaine continental méritent d'être soulignés :
Le terrane de Pearya, dans l'extrémité nord de l'île d'Ellesmere de l'archipel Arctique, est un fragment continental composite limité par des failles qui provient probablement des Calédonides. Il est formé de roches qui datent du Mésoprotérozoïque au Silurien et renferme une suture remontant au début de l'Ordovicien moyen, dont la formation serait contemporaine de l'orogenèse taconique. Le terrane de Pearya s'est arrimé aux unités d'eau profonde du bassin franklinien le long de failles senestres, probablement au Silurien tardif-Dévonien précoce (Trettin, 1991).
La bordure frontale des terranes accrétés de la Cordillère correspond généralement à la limite séparant, d'une part, le terrane océanique de Slide Mountain du Dévonien-Trias et, d'autre part, le terrane péricratonique de Kootenay du Néoprotérozoïque-Trias. Là où ces terranes sont minces ou absents, le terrane de Quesnel contigu, à l'ouest, est juxtaposé aux assemblages de marge continentale du Néoprotérozoïque et de temps plus récents, à l'est.
Au Yukon, la bordure frontale des terranes accrétés est tronquée par la faille de Tintina de direction nord-ouest. La reconstitution du déplacement dextre le long de cette faille, qui se situe entre 425 et 500 km (Gabrielse, 1991), permet de relier la bordure frontale des terranes accrétés au sud-ouest de la faille à celle qui apparaît dans un promontoire au nord-est de celle-ci.
Les terranes de Slide Mountain et de Quesnel se sont accrétés au protocontinent nord-américain et au terrane péricratonique de Kootenay qui lui est rattaché au début du Jurassique moyen (Gabrielse et Yorath, 1991). À cette époque, les nappes de charriage qui s'étendent maintenant à l'est de la bordure frontale des terranes accrétés se sont mises en place sur la plate-forme continentale carbonatée en s'avançant vers l'intérieur du continent sur des dizaines de kilomètres, d'une façon semblable à ce qui s'est produit dans l'orogène des Appalaches.
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