Civilisation Québécoise et Canadienne-Française

LA DANSE

- Au XVIIe siècle, les cours de France et d'Angleterre pratiquaient beaucoup la danse; en Nouvelle-France on voudra recréer cette même atmosphère. On dansera donc au bal du gouverneur malgré le regard sévère de l'Église.

La danse traditionnelle

Le divertissement

- Au début de la colonie, ce sont les veillées qui sont prétexte à la danse. C'est pendant les longues soirées d'hiver que l'habitant a le plus de loisirs.
- Les mariages et les soirées organisées sont des occasions pour danser. Rien de tel qu'une bonne danse pour fêter les épousailles ou pour créer une atmosphère de convivialité.

L'attitude de l'Église

- Comme nous l'avons déjà dit plus haut, l'Église canadienne réprouve fortement la danse. Elle ira si loin que d'interdire la valse, la polka et toute danse par couple. Les seules danses qui bénéficient d'une certaine tolérance sont les danses par groupe.

Les danses

- Il y a les danses à figures comme le menuet et la contre-danse puis les danses de pas comme la gigue, la bourrée et la ronde.
- Ces danses traditionnelles sont surtout choses du passé. Cependant, dans plusieurs villages, la tradition se perpétue grâce à des groupes folkloriques comme V'là l'Bon Vent et les Feux-Follets.

Danse Moderne et Contemporaine

La danse classique

- La toute première grande compagnie de danse du Québec, Les Grands Ballets Canadiens, a été crée en 1958 par Ludmilla Chiriaeff (danseuse et chorégraphe originaire de Lettonie). Les Grands Ballets Canadiens jouent des oeuvres classiques ou contemporaines et forment des danseurs dans une Académie et une École supérieure.

- Une deuxième compagnie, plus jeune, est l'Académie de ballet Sona Vartanian. Cette compagnie compte déjà environ 150 élèves.

L'essor des années soixante et soixante-dix

- En 1966 et 1968, deux compagnies vont se former, le Groupe de la Place Royale, connu simplement sous le nom Le Groupe aujourd’hui, et le Groupe de la Nouvelle Aire, (dissous en 1982). La formation en danse contemporaine est donc assurée non seulement par ces deux pionniers, mais aussi par une multitude de nouvelles troupes de danse à travers le Québec.

- C'est à la même époque que se développe au Québec le phénomène de la danse-performance et de la danse expérimentale. Etant donné que la production est tellement diversifiée, la clientèle des spectateurs augmente ce qui invite les danseurs et chorégraphes à laisser libre cours à leur imagination.

Le ballet-jazz

- Cette forme de danse est devenue très populaire.
- C'est en 1972 à Montréal que la danseuse et chorégraphe Geneviève Salbaing, fondatrice, puis, directrice artistique des Ballets jazz de Montréal durant deux décennies, met sur pied une école de danse jazz avec Eva Von Gencsy et Eddy Toussaint. Jouissant d'une grande popularité dans les studios new-yorkais, ce nouveau courant séduira la métropole québécoise; les fondateurs de l'institution accueillent bientôt plus de 1 000 élèves, pour qui le jazz représente non seulement un type de danse, mais un mode de vie.
- Depuis ses débuts, la compagnie a dansé devant près de 2 millions de spectateurs de 58 pays, répartis sur 5 continents.
- Trente-cinq ans après sa fondation, la compagnie continue à renouveler son répertoire. Avec un nouveau nom, [bjm_danse], et avec Louis Robitaille à sa tête, [bjm_danse] reflète les nouvelles tendances contemporaines, un lieu d'exploration et de rencontre de diverses disciplines artistiques et une plate-forme d'expression pour les chorégraphes montants.
- Cette mode du ballet-jazz a permis d'ouvrir plusieurs écoles à travers le Québec.

L'effervescence des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix

Les deux dernières décennies du XXe siècle sont prolifiques pour la danse. Il y a maintenant une grande diversité de productions, et Montréal est un lieu incontournable dans le milieu international de la danse. On trouve un grand nombre de compagnies, en même temps qu'une variété d'oeuvres et de styles proposés. Des groupes, des chorégraphes et des danseurs solos innovent constamment et semblent ignorer que le corps et la scène ont des limites.

La danse en solo

- Margie Gillis est une des plus grandes ambassadrices de la danse montréalaise en solo. Elle s'est produite en Chine, en Espagne et à New York. Cette danse est très exigeante et demande énormément d'énergie étant donné que la danseuse est seule en scène pendant toute la durée du spectacle. On reconnaît aussi Dulcinée Langfelder et Marie Chouinard dans cette catégorie.

La danse expérimentale

- Aux yeux de l'Europe et des États-Unis, Montréal est un lieu privilégié de la danse. En effet, le Festival international de nouvelle danse s'y tient depuis 1987.
- Dans le domaine de la danse expérimentale, deux noms reconnus sont ceux d’Édouard Lock, chorégraphe, et de Louise Lecavalier, danseuse. Le spectateur reste médusé devant sa performance acrobatique -la blonde tornade de LaLaLa Human Steps qui virevolte toujours à la limite de la prouesse technique. Lecavalier s’est retirée de LLLHS en 2000, dû à une blessure au col du fémur, mais elle continue de danser aujourd’hui. Lock et sa compagnie connaissent un grand succès international avec Amelia (2002) et plus récemment avec Amjad (2007-2008).
- Édouard Lock immigre au Canada alors qu'il est enfant, s'installant à Montréal avec ses parents. Il étudie en cinéma à l'Université Concordia et s'intéresse à la danse alors qu'il étudie brièvement avec Le Groupe Nouvelle Aire avant de commencer à chorégraphier. En 1980, il fonde Lock-Danseurs, qui deviendra LaLaLa Human Steps.
Avec Human Sex (1985), le style de Lock, dur, urbain, axé sur la performance et le risque, ainsi que sur l'énergie et la précision du geste, commence à prendre forme. Human Sex remporte le Bessie Award pour la chorégraphie en 1986. Avec New Demons (1987), il va encore plus loin dans l'expérimentation des impulsions contradictoires, de la propulsion et du danger et présente son œuvre pendant deux ans en tournée mondiale en la renouvelant sans cesse.
 - Infante, C'est Destroy (1991) jouit d'un immense succès international et est présenté devant plus de 120 000 personnes, dont 21 000 à Montréal seulement. En 1995, Lock crée une œuvre plus douce, plus profonde, intitulée 2, qui annonce un changement d'état d'esprit et une plus grande maturité.
Lock réalise ses propres vidéos, crée des spectacles qui défient la gravité et utilise souvent des musiciens sur scène, ainsi que des appareils de sonorisation de haute technologie.
 - En 2001, Lock reçoit quatre distinctions importantes : son second prix Jean A. Chalmers pour la chorégraphie, le prix du Centre national des Arts, le prix Denise-Pelletier du gouvernement du Québec et la médaille de Chevalier de l' Ordre National du Québec pour sa contribution à la vie culturelle de la province.

Le spectacle multimédia et le théâtre entrent dans la danse

On peut trouver maintenant un hybride de disciplines sur les scènes québécoises. L'art visuel, le poème, la chanson, la vidéo, l'infographie, etc., tout cela commence à s'ajouter à la danse du Québec. De l'autre côté, le théâtre recherche les services des chorégraphes pour élargir ses propres possibilités.

Bref, il semble qu'aucun domaine n'échappe aux chorégraphes, danseurs et adeptes de la jeune danse québécoise.

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