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L'Éducation au Québec

L'éducation au Québec est passée par des étapes successives qui ont contribué à la société et qui expliquent en partie son évolution.

Colons français et enseignement

Au début de la colonie, l'enseignement ne relevait pas de l'État mais relevait de l'Église. Cependant, l'État jouait un rôle important, étant donné que c'était lui qui apportait le soutien financier, même si c'était l'évêque qui avait l'autorité sur l'enseignement.

L'enseignement primaire

En 1635, à Québec, les 300 colons de la Nouvelle-France demandent aux jésuites de s'occuper d'un collège pour garçons. À cette époque, il n'était pas question d'enseigner aux garçons et aux filles dans une même classe. Il faut attendre cinq ans pour que les Ursulines organisent à leur tour une école pour filles.

Vers la fin du XVIIe siècle, d'autres congrégations ouvrent des écoles à Montréal et à Trois- Rivières.
Au XVIIIe siècle, les paroisses en dehors des villes possèdent une école. Ce sont des écoles (47 petites écoles) où l'on dispense des rudiments de savoir: on apprend aux enfants à lire, à écrire, à compter et on leur enseigne le catéchisme. Les filles avaient un enseignement complémentaire de notions d'art ménager.

Les arts et les métiers

À l'aile technique du Grand Séminaire de Québec, on formait des artisans dont certains devenaient des sculpteurs ou parfois des peintres. Frère Luc, peintre français reconnu, y a passé un ou deux ans pour enseigner l'art de la peinture. À Montréal, les Frères hospitaliers de la Croix et de Saint-Joseph enseignent les arts et métiers parce que c'était l'enseignement qui avait, pour eux, préséance sur les autres œuvres de la communauté.

L'enseignement secondaire et post-secondaire

Le Collège des jésuites dispensait une formation classique modelée sur la formation française. En plus de la grammaire et des humanités, c'était la rhétorique et la philosophie qui préparaient les meilleurs étudiants à des carrières administratives et à la prêtrise. On donnait également des cours de mathématiques pour former des capitaines, des explorateurs et même des ingénieurs. Le Grand Séminaire de Québec dispensait la théologie et des cours de droit. On donnait une bourse à ceux qui voulaient faire des études de
médecine et on les envoyait à Paris.

Après la Conquête

Les Anglais réquisitionnent le Collège des jésuites à Québec et le Collège des sulpiciens à Montréal.
Les relations avec la France sont coupées, les portes des collèges sont fermées et le niveau primaire est réduit à presque rien. Seules les Ursulines et quelques autres congrégations réussissent à maintenir une trentaine de petites écoles pour l'enseignement primaire.

En 1768, au niveau secondaire, le Séminaire de Québec prend la relève du Collège des jésuites et fonctionnera pendant deux siècles. On y donne la formation qui conduit à la prêtrise et à certaines professions libérales.

En ville, il est possible de recevoir un enseignement en français; dans les campagnes, le gouvernement propose des écoles publiques anglaises que les curés déconseillent fortement. Etant donné que les habitants ne se donnent pas la peine d'organiser des petites écoles françaises, il n'y a que 4 000 personnes sur 150 000 qui savent lire et écrire au tournant du siècle.

Au début du XIXe siècle, plusieurs tentatives pour remédier à cette situation échouent lamentablement.
En 1829, le gouvernement forme des commissions scolaires qui contrôleront l'enseignement. L'idée est acceptée par le peuple mais il y a un défaut dans le système: on n'a prévu aucune formation des maîtres laïcs, ce qui laisse l'enseignement à désirer.

En 1857, les Frères des Écoles Chrétiennes fondent des écoles normales, une à Québec, l'autre à Montréal, où l'on forme des instituteurs. Cependant, la médiocrité de ces écoles fait que les instituteurs laïcs sont très mal vus et des générations de mal-instruits ne sont pas convaincues de l'utilité de l'instruction.

Les filles ont été longtemps plus éduquées que les garçons qui étaient de corvée pour les travaux de la ferme, cependant quand la famille était trop nombreuse, elles aussi manquaient l'école pour aider la mère à la maison.

Cléricalisation de l'enseignement

Après 1840, l'autorité de l'Église devient de plus en plus forte. Elle va peu à peu regagner les pouvoirs qui lui avaient été retiré en 1829 avec les commissions scolaires établies par le gouvernement.

À la fin du siècle, l'Église va infiltrer les rangs des enseignants laïcs avec des clercs et des religieux, dont les effectifs augmentent très rapidement. Ils enseignaient déjà au niveau secondaire dans les collèges classiques et au niveau supérieur à l'Université Laval.
Bientôt ils occupent des postes de maîtres au niveau primaire tout en laissant aux institutrices les postes les moins intéressants.
Ces institutrices, très mal payées, doivent parfois accepter un paiement en nature, sous forme de sacs de pommes de terre par exemple. Il faudra attendre jusqu'en 1940 quand une femme, Laure Gaudreault, dénonce la situation déplorable de ces enseignantes.

Le clergé publie des manuels pédagogiques en réponse à l'anticléricalisme français de l'époque.
On va construire de nombreuses écoles normales pour former les enseignants laïcs (il y en a 150 en 1960 pour 6 millions d'habitants) mais les nombreuses communautés religieuses proclament que leur formation est à l'égal de celle d'une école normale.
L'enseignement secondaire public continue plus ou moins la méthode de l'enseignement primaire tout en offrant un enseignement professionnel et commercial (secrétariat, comptabilité).
Les collèges classiques recrutent plus d'étudiants mais la scolarité est coûteuse et réservée à une certaine élite. D'un autre côté, il est évident que l'enseignement public ne mène pas à grand chose.
Pour diffuser l'information éducative, le journal L'Enseignement Primaire publie régulièrement et est envoyé à tous les enseignants. Il publiera pendant 60 ans.

Structure du système éducatif

Le système public

En 1850, les surintendants de l'éducation mettent sur pieds un corps d'inspecteurs et un Conseil de l'Instruction Publique formés de catholiques et de protestants. Bientôt, ces comités seront séparés par confession; d'un côté les catholiques, de l'autre les protestants. De ce fait, l'emprise de l'Église influencera le côté catholique et elle imposera l'enseignement qu'elle recommande.
Chacun de leur côté, ces comités imposent une pédagogie, les manuels et s'occupent du financement et du personnel enseignant.
Petit à petit, le comité catholique, avec des recrutements beaucoup plus importants, deviendra un organisme centralisateur qui décidera de l'orientation du système public; ceci jusqu'en 1966 lors du Rapport Parent. De son côté, le comité protestant évolue d'une manière tout à fait indépendante du comité catholique.
L'Acte de l'Amérique du Nord britannique (1867) rend aux provinces le contrôle de l'enseignement. La constitution garantit aux minorités catholiques de Nouvelle-Écosse et du Nouveau Brunswick les mêmes droits qu'à la minorité protestante du Québec. Cependant, par un amendement ingénieux à cette constitution, seuls les protestants du Québec bénéficient de ces droits; les minorités catholiques des autres provinces ne les obtiendront pas.
À la fin du XIXe siècle, les ultramontains, (ceux qui défendent l'autorité du pape et qui assurent la suprématie de l'Église sur l'État), voient ce contrôle provincial de l'enseignement d'un bon œil puisque cet enseignement est sous l'emprise de l'Église.
Ce système public sera très développé au niveau primaire et augmentera au fur et à mesure au niveau secondaire.

Le système privé

Au niveau du secondaire, le système privé possède des institutions de plus en plus nombreuses:
1. les collèges classiques; ceux-ci sont très souvent des séminaires.
2. les collèges industriels; surtout pour les classes moyennes de Montréal.
Au niveau supérieur: l'Université Laval à Québec qui, au début du XXe siècle, fonde une succursale à Montréal; cette succursale deviendra plus tard l'Université de Montréal.

L'Université Laval se méfie de l'État qui donne des subventions qui sont à son goût trop orientées vers les sciences.
Cependant plusieurs étudiants brillants obtenaient des bourses et allaient outre-Atlantique pour se spécialiser dans les sciences. Ces boursiers auront une influence capitale sur le milieu scientifique du Québec.

D'un autre côté, les religieux se méfient de l'instruction obligatoire qui prévalait en France ainsi que du laïcisme qu'ils redoutent. Ainsi lit-on dans le journal Le Nouveau Monde: "l'ignorance est de beaucoup préférable à l'enseignement qui n'a point pour fondement la connaissance de Dieu, de sa foi et de sa moralité " et ailleurs en 1868 " pour former des chrétiens, seul but de l'éducation, il faut parler christianisme aux enfants sur tous les tons et sous toutes les formes, tous les jours et à chaque heure du jour ".

Pour les femmes, il existe des écoles d'enseignement ménager depuis le début du XXe siècle. En 1908 seulement, voit-on le premier collège classique pour femmes.
Mais, dans le milieu catholique, il n'y a aucune possibilité pour les femmes de faire des études universitaires alors que l'Université McGill acceptait les femmes depuis 1885!
Avec le résultat que la première femme qui est sortie " bachelier " d'un collège classique, en 1911, Marie Gérin-Lajoie, en tête de tous les candidats du Québec, ne peut recevoir le prix Prince de Galles, parce que le prix comprenait une bourse pour des études universitaires; le prix est donc attribué à l'homme arrivé deuxième!

Il faudra attendre de nombreuses années avant que les études universitaires soient accessibles aux femmes.
Dans les années 50, c'est l'enseignement du secrétariat qui est favorisé pour les femmes; il les oriente vers le monde du travail un peu spécialisé.

Cette structure va rester en place jusqu'en 1964. Cette situation explique en partie le retard du Québec francophone en matière d'éducation lors de la Révolution tranquille. La séparation des deux comités, l'un catholique, l'autre protestant, et des deux systèmes scolaires ainsi créés ne feront qu'accentuer le problème. Cependant, comme nous l'avons vu, le comité catholique a la juridiction exclusive sur " tout ce qui concerne spécialement les écoles et l'instruction publique en général ".

Bientôt, on uniformise les manuels qui doivent passer par la censure du comité catholique; ce n'est qu'après son approbation qu'ils seront distribués dans les écoles.

La religion, la famille et l'agriculture seront les sujets dont on se sert pour les problèmes et les exemples dans ces manuels; même les cartes de géographie doivent recevoir l'approbation du comité catholique pour être utilisées en classe. L'État n'avait aucune juridiction dans le système privé, c'était l'Église qui détenait toute l'autorité. Avant 1960, la seule philosophie que l'on enseignait dans les collèges classiques était celle de saint Thomas.

Toutes les bibliothèques, qui étaient d'ailleurs fort bien fournies, avaient un " enfer "; c'était l'endroit où les " mauvais livres " et les livres inscrits à l'Index se trouvaient pour empêcher la lecture de livres jugés immoraux ou contraires à la foi. L'Index était le catalogue officiel des livres interdits aux catholiques, établi au XVIe siècle en France et qui n'a plus force de loi depuis décembre 1965.
On a refusé à un prêtre enseignant à l'université de donner un cours sur l'Éducation sentimentale de Flaubert. C'était aussi l'époque où une étudiante religieuse brillante, souhaitant préparer un doctorat sur la correspondance entre deux grands hommes de lettres, Gide (athée et homosexuel ) et Claudel (fervent catholique), avait reçu l'autorisation de lire les lettres de Claudel à Gide et non celles de Gide à Claudel.

Avant 1929, la population scolaire se partageait en deux:
1. les enfants des classes privilégiées pouvaient, après leurs études primaires, passer au niveau secondaire qui les préparait à l'université (pour les garçons seulement).
2. les autres enfants devaient se contenter des programmes du niveau primaire (six ans) puis s'ils le voulaient, deux années d'enseignement primaire complémentaire où on pouvait se préparer d'une façon modeste à l'agriculture, à l'art ménager, au commerce ou à l'industrie; c'était le début lointain d'un enseignement professionnel.

Cependant, à partir de 1910, il existe un enseignement technique spécialisé qui consacre ses énergies à de nouvelles orientations plus scientifiques: certaines de ces écoles deviendront des centres de formation renommés à travers le pays, (l'École des Beaux Arts de Montréal et de Québec, l'École nationale du meuble et de l'ébénisterie de Montréal).

Après 1929: on ajoute 3 ans de primaire supérieur. C'était le début d'un enseignement secondaire qui permet l'accès à certaines carrières (commerce, génie, sciences).
En 1942, l'instruction devient obligatoire, 30 ans après que le comité protestant s'était prononcé en sa faveur; les évêques s'y opposaient farouchement et voulaient empêcher l'État de s'ingérer dans un domaine que l'Église revendiquait.
En 1951: on donne le nom de " secondaire "à ce secteur de l'enseignement (2 années de primaire complémentaire + 3 années de primaire supérieur; au total 11 ans d'études avec les 6 années de primaire).
En 1960: On ajoute une douzième année.

Le système anglais, avec le " High school ", préparait tous ses étudiants à l'éventail des programmes universitaires anglais.
Le système français, lui, ne permettait qu'aux étudiants des collèges classiques privés, donc plus fortunés, toutes les options universitaires. Pour le secondaire public, seul un petit nombre d'étudiants doués pouvaient entrer à l'université mais dans quelques facultés seulement.

Cette différence qui existe entre le système privé et le système public va se doubler du vide qui s'accentue de plus en plus entre les Franco-Québécois et les Anglo-Québécois.

Comme nous l'avons vu, l'enseignement secondaire public pour les catholiques était très peu développé, sauf à Montréal, et le secondaire privé était réservé à ceux qui pouvaient payer, ou à ceux que le curé désignait comme futurs séminaristes. Avec le résultat que les milieux urbains pauvres ou les ruraux éloignés d'une grande ville ne pouvaient donc envisager que la prêtrise pour accéder à une éducation supérieure et à une carrière de prestige.
Les femmes, elles, peuvent fréquenter deux collèges classiques (contre 34 pour les hommes) mais elles se retrouvent surtout dans 119 écoles ménagères et 20 écoles normales pour les former à la fonction d'institutrice, (il y a 10 fois plus d'institutrices que d'instituteurs).
Les instituteurs sont payés 4 fois plus que leurs collègues féminins, alors qu'elles forment 80% des effectifs de l'enseignement primaire!

La Commission Parent et la réorganisation du système scolaire

Après la Deuxième Guerre mondiale, plusieurs changements importants vont s'opérer:
1. une loi assure la gratuité de l'enseignement et la fourniture des manuels,
2. l'Évêque de Chicoutimi autorise l'ouverture d'un cours classique gratuit dans les écoles publiques,
3. on promet aux institutrices un salaire minimum qui met fin à l'exploitation du corps enseignant féminin,
4. on précise les programmes pour chacune des 5 années du secondaire public.
En 1960, tous les foyers du Québec ont maintenant leur télévision et les nouvelles se propagent vite. Une nouvelle équipe est au pouvoir avec son slogan " c'est le temps que ça change ". Le Frère Untel (Jean-Paul Desbiens) publie son livre, Les Insolences, dans lequel il dénonce " l'échec de notre enseignement du français "et " l'échec de notre système d'enseignement ".

Le ministre libéral de la Jeunesse, confie à Monseigneur Alphonse-Marie Parent la présidence d'une commission royale d'enquête sur l'éducation. Le rapport de la Commission Parent porte sur des questions d'organisation, de nouvelles structures, de programmes et de financement. C'est un travail gigantesque mais qui se fera rapidement : en 3 ans (de 1963 à 1966).

Le ministère de l'Éducation

La première recommandation du rapport Parent est la création d'un ministère de l'Éducation; le ministre libéral de la Jeunesse, Paul Gérin-Lajoie, en est le titulaire et met en pratique les demandes du rapport. En 5 ans, des changements considérables vont se faire.

Les structures

Le niveau primaire est raccourci d'une année.
Au niveau secondaire: on regroupe les effectifs des petites écoles et on les place dans des écoles régionales polyvalentes qui offrent une plus grande variété de programmes. L'État va donc déplacer chaque jour des milliers d'élèves dans les désormais célèbres autobus jaunes pour les amener dans des écoles modernes.
Au niveau post-secondaire, c'est l'égalité d'accès à l'université, que ce soit pour le secteur public ou pour le privé.
Entre 1968 et 1970, on transforme une quarantaine de collèges classiques et d'écoles normales en cégeps, (Collège d'Enseignement Général Et Professionnel). Ces cégeps, qui n'ont pas leur équivalent dans le reste du Canada, offrent un enseignement à orientations diverses.
Après deux ans, la majorité des étudiants du secteur général des cégeps obtient un Diplôme d'études collégiales (DEC) qui permet l'entrée à l'université. Les universités sont maintenant ouvertes à tout détenteur de DEC mais certaines disciplines sont plus restrictives que d'autres (droit, médecine, gestion des affaires et les sciences en général accueillent les meilleurs étudiants).

Avant le rapport Parent, 3 universités accueillent la clientèle francophone: l'Université Laval (une des plus anciennes universités de l'Amérique du nord avec l'Université Harvard), son ancienne filiale devenue indépendante, l'Université de Montréal, et la récente Université de Sherbrooke.
Du côté anglophone, l'Université McGill, réputée depuis longtemps en Amérique du Nord, les collèges universitaires Sir George William et Loyola à Montréal, et Bishop's à Lennoxville. Le rapport Parent demande la réunion de Sir George William et de Loyola en une seule université: Concordia University.
Étant donné qu'il y a de plus en plus d'étudiants diplômés venant des cégeps, l'Assemblée Nationale crée en 1968 l'Université du Québec à Montréal.
Le nouveau réseau universitaire comprend maintenant 11 partenaires: à Montréal, Trois- Rivières, Québec, Chicoutimi, Rimouski, Hull, et en Abitibi.
La gratuité scolaire est totale jusqu'au cégep. A l'université, les droits de scolarité, quoique plus importants que dans certains pays européens, sont les plus bas de toute l'Amérique du Nord, à peu près 1500$ - 2000$ par an.

Cinquante ans après la Commission Parent

Il y a maintenant de plus en plus de diplômés, que ce soit des cégeps ou des universités, qui doivent faire face au manque d'ouvertures sur le marché du travail. Il faut dire cependant que c'est maintenant un problème que l'on retrouve dans bien d'autres pays.
Alors que l'idée était bonne d'offrir dans les cégeps toute une gamme de formations possibles, encore faut-il que les élèves soient en mesure de faire un choix judicieux: la moindre erreur de choix de cours - dans un système comparable au système universitaire - peut fermer, trop tôt, la voie à certaines carrières.
Un bon nombre de professeurs n'ont plus la notion de service à l'étudiant; la sécurité du poste, assez précaire, passe parfois avant d'autres considérations. Après l'enthousiasme des années 60, le malaise du corps enseignant est évident; celui-ci se sent menacé, il vieillit et n'est pas remplacé au fur et à mesure des départs.

Il y a deux générations d'enseignants mécontents:
1. les permanents, d'âge mûr, qui ont des privilèges certains et qui sont bien défendus par des syndicats, mais qui voient la partie administrative de leur tâche augmenter au détriment de leurs recherches et de leur disponibilité envers les étudiants.
2. les enseignants occasionnels, plus jeunes, sont sous-employés et sous-payés; ils n'ont aucune sécurité d'emploi.

Tous accusent " l'administration " qui coûte très cher à l'État; le quart de son budget est consacré à l'éducation et se chiffrait à 14,5 milliards de dollars en 2009.
Au Québec, le contribuable est plus lourdement taxé (taxe scolaire) qu'ailleurs au Canada. Mais beaucoup d'élèves maîtrisent mal leur langue à la fin du secondaire et les universités doivent pallier les lacunes en diminuant leurs exigences.

Le secteur public n'a pas la même bonne réputation que le secteur privé; le rapport Parent avait unifié les deux secteurs mais, 50 ans plus tard, on constate que le secteur privé, (247 écoles et 47 collèges) continue d'attirer des étudiants qui espèrent y trouver une meilleure qualité intellectuelle que dans le secteur public, (2.551 écoles, 46 collèges et 55 centres de formation spécialisée).
À cause de la dénatalité chronique de la société québécoise, il y a de moins en moins de Québécois de souche dans certaines écoles. Il y a cependant plus de diversité ethnique.

Le retard qu'avait le Québec d'il y a 50 ans est maintenant comblé. Du côté de l'enseignement technique et professionnel, les efforts du gouvernement sont récompensés. Dans certaines disciplines universitaires, le Québec est à l'avant-garde dans la francophonie mondiale.
Les efforts se tournent maintenant vers la recherche dans toutes les disciplines et à cet effet le gouvernement a créé un ministère de l'Enseignement supérieur et de la Science, aujourd'hui connu sous le nom de ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport.
Pendant des années, trop d'universitaires québécois ont dû s'exiler, surtout aux États-Unis, pour continuer leurs travaux; à l'heure actuelle, la recherche fait partie intégrante de la formation universitaire parallèlement avec la transmission des connaissances.
Les insitutions d'aujourd'hui permettent d'audacieux projets et donnent des résultats qui sont reconnus et appréciés par la communauté universitaire et scientifique internationale.

La grève étudiante québécoise de 2012

La grève étudiante québécoise de 2012, aussi surnommée Printemps québécois ou Printemps érable, représente un mouvement social par les associations étudiantes du Québec, marqué principalement par une grève étudiante générale dans certains établissements d'enseignement supérieur québécois du 13 février au 7 septembre 2012.
Cette grève étudiante, la plus longue de l'histoire du Québec, est déclenchée en réponse à l'augmentation des droits de scolarité universitaires par le gouvernement du Parti libéral de Jean Charest pour 2012 à 2017, passant de 2 168 à 3 793 $ CAN ; une augmentation de près de 75 % en cinq ans. L'élection du gouvernement péquiste de Pauline Marois et l'annulation par décret de la hausse des frais de scolarité par son gouvernement représente la fin du conflit.
Lors du conflit, ce sont la CLASSE, (Coalition large de l'Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante), la FECQ, (Fédération étudiante collégiale du Québec), la FEUQ, (Fédération étudiante universitaire du Québec), et la TaCEQ (Table de concertation étudiante du Québec), qui coordonnent les actions des grévistes. Les principaux moyens de pressions utilisés sont l'érection de piquets de grève autour des établissement d'enseignement en grève, ainsi que de nombreuses et grandes manifestations ponctuelles avec des centaines de milliers de personnes qui ont participé à ces manifestations (entre 400 000 et 500 000 personnes pour celle du 22 mai, par exemple). Il y a aussi de nombreuses démonstrations d'appui populaire, telles que les marches et les " concerts de casseroles ", même hors du Québec, jusque dans les villes de Paris, New York, Londres, Toronto et Vancouver.
Le 4 septembre, les Québécois ont porté au pouvoir un gouvernement minoritaire du Parti Québécois dirigé par Pauline Marois. Le lendemain, l'équipe de la nouvelle première ministre contacte la FECQ et la FEUQ pour annoncer que la hausse des frais de scolarité serait annulée comme premier geste du gouvernement. Effectivement, c'est le 20 septembre 2012 que le gouvernement péquiste annule la hausse des droits de scolarité. La même journée, les présidentes de la FECQ et de la FEUQ constatent que les étudiants québécois ont remporté " une victoire historique ".
En 2014, le nouveau gouvernement libéral de Philippe Couillard propose un gel de quatre ans des frais de scolarité, mais le ministre de l'Éducation annonce qu'il ne sait pas quelle sera la situation économique du Québec d'ici quatre ans.

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